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Et de trois ! Tony Yoka s’incline face à Ryad Merhy.

Opposé au Belge Ryad Merhy le champion Olympique français s’est incliné pour la troisième fois d’affilée chez les professionnels. Une troisième défaite concédée par décision partagée (94-96 ; 96-94 ; 94-96) mais sans panache. Retour sur un combat où rien ne s’est passé comme prévu.

Après deux défaites consécutives, Tony Yoka décide de tout changer. Fini les USA et Virgil Hunter, direction l’Angleterre et le PUG Gym où le français s’est longuement préparé avec son nouveau coach Don Charles, connu pour avoir entraîné les poids lourds britanniques Dereck Chisora et Daniel Dubois.

Avant son combat, Tony est affirmatif au micro de Canal Plus. La relation créée avec Don Charles lui a fait le plus grand bien mentalement, la préparation s’est bien passée et il a réveillé en lui le champion Olympique qu’il fût en 2016.

Un début de combat timide.

Prévu en dix reprises de trois minutes, les premiers rounds donnent tout de suite le ton. Non, Tony Yoka ne se jettera pas sur son adversaire et ne cherchera pas le KO rapide. Il n’est pas là pour impressionner ou faire un « statement » (déclaration) comme disent les Américains. L’objectif est clairement de reprendre confiance au fil des rounds, monter en puissance et miser sur une baisse de régime de son adversaire pour faire la différence en deuxième partie de combat.

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Mais tout ça, c’était évidemment sans compter sur Ryad Merhy. En effet, le Belge n’est pas venu pour faire de la figuration. Certes, il boxe pour la première fois au-dessus des 100kg mais l’ancien champion du Monde WBA régulier des lourds-légers est arrivé préparé, physiquement et tactiquement. Ryad Merhy va rapidement trouver la bonne distance face à Tony Yoka pour rester suffisamment à distance de ses jabs, pour la plupart bloqués par ses gants, tout en se rapprochant peu à peu pour faire parler son explosivité et sa puissance en contre.

Ryad Merhy (à gauche) place un crochet large sur Tony Yoka (à droite). ©MIGUEL MEDINA/©AFP

Même si le Français parvient à tenir Ryad Merhy à distance une bonne partie du combat, les coups les plus précis sont clairement à l’avantage du Belge qui se démarque par de puissants enchaînements corps-face en contre, tout au long du combat. Des salves de coups qui commencent à faire mal. Clairement sonné en milieu de combat après un nouvel enchaînement en contre du Belge, Tony Yoka peine de plus en plus à tenir Ryad Merhy à distance et semble accuser le coup physiquement.

« Quoi qu’il arrive, demain on ne doit avoir aucun regret. Montre lui pourquoi tu es un champion ! »

Don Charles à Tony Yoka avant le 9ème round.

Alors qu’il reste deux rounds, tout peut encore basculer. Dans le coin Yoka, le discours est clair : il faut tout donner, ne laisser la place à aucun regret. Le français acquiesce, mais de retour sur le ring, c’est pourtant Ryad Merhy qui assume le rôle de l’agresseur. Malgré les encouragements de son coin et du public de Roland-Garros, aucun relent d’orgueil ne se fait sentir et s’est un Tony Yoka craintif, emprunté et trop souvent à contre-temps qui termine le combat.

Le français surprit par la décision.

Déclaré vainqueur à la majorité des juges, Ryad Merhy s’impose logiquement face au champion Olympique français. Une décision logique au vu de la prestation des deux boxeurs et raccord aux discours des deux coins tout au long du combat : un coin français demandant constamment à Tony Yoka d’en faire plus et un coin belge qui applique sa stratégie à la lettre.

Mais à l’annonce de la décision, puis au micro de Canal Plus, Tony Yoka se dit surpris du résultat. « On pensait en avoir fait assez pour gagner. Je pensais avoir contrôlé la majeure partie du combat avec mon jab, je ne comprends pas. ». Chargé d’émotions après une troisième défaite consécutive, le discours du français semble honnête mais manque clairement de lucidité. « On visait la victoire, même si ce n’était pas une grande victoire. Je ne sais pas quoi dire. » poursuit le français.

Et ce n’est pas le discours de son coach, lui aussi clamant la victoire de son poulain au micro de Canal Plus – alors qu’il lui disait quelques minutes plus tôt de se réveiller en scandant « Switch on! Switch on ! » (réveille-toi) – qui arrangeront les choses.

Tony Yoka est un champion du Monde et champion Olympique chez les amateurs, un palmarès qui lui a permis d’arriver par la grande porte chez les professionnels, et c’est peut-être ça le problème. Trop protégé, le français ne semble plus lucide sur son niveau et ses prestations depuis plusieurs combats, même après trois défaites. Tony a pourtant tout pour lui, mais il faut arrêter de se mentir. Il faut arrêter de lui mentir.

« Désolé mais il n’a pas fait le job ! »

Fabrice Tiozzo aux commentaires sur Canal Plus.
La suite pour Tony Yoka ?
  • C'est terminé. Il doit raccrocher les gants. 47%, 15 votes
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  • Il faut qu'il parte combattre à l'étranger, loin de la pression. 31%, 10 votes
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  • Vite remonter sur le ring. Ce n'est qu'une mauvaise passe. 22%, 7 votes
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décembre 10, 2023 - janvier 15, 2024
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Tony Yoka quelques secondes après sa défaite face à Ryad Merhy. ©AFP

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