Sandy Messaoud n’a pas gagné la bataille mais il a gagné la guerre.
Publié le 16-02-2025 à 16:00 par Tony Loumé.

Thème(s) : Boxe professionnelle / France / Punchtime TV
Mentionné(s) : Championnat d’Europe / Samuel Molina / Sandy Messaoud
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À 38 ans, Sandy Messaoud avait enfin l’opportunité de réaliser son rêve : devenir le nouveau champion d’Europe des poids welters. Mais pour cela, le breton doit faire face au champion en titre Samuel Molina, chez ce dernier, en Espagne. Le français s’incline aux points mais avec les honneurs et la reconnaissance du public.
Depuis ses débuts professionnels en 2012, Sandy Messaoud est l’opposé du boxeur « protégé ». Dès ses premières années chez les professionnels, Sandy doit faire face à certains des meilleurs boxeurs français de sa catégorie : Jordy Weiss (2013), Yazid Amghar (2014) ou encore David Papot (2015). Fin 2015, il compte déjà 6 défaites pour 8 victoires. Rare sont ceux à l’imaginer un jour dépasser le niveau national.

Après sa défaite face à David Papot, on ne reverra pas Sandy Messaoud sur un ring pendant 2 ans. Mais à son retour en 2017, c’est une nouvelle carrière qui commence. Le breton enchaîne les victoires, et pas des moindres. Revigoré, il prend même un malin plaisir à défier des boxeurs français ou étrangers contre lesquels il n’est pourtant pas favori.
Auto-proclamé « celui qui bat les invaincus », Sandy Messaoud se taille une solide réputation de briseur de carrières, en France comme à l’étranger. Il n’est jamais aussi fort que lorsqu’on ne l’attend pas, en témoigne ses nombreuses victoires face à des boxeurs invaincus ou en pleine ascension : Walid Ouizza (8-1) en 2018, Nursultan Zhangabayev (8-0) en 2020, Oliver Mollenberg (7-0) en 2021, Nurali Erdogan (12-0) en 2022, ou plus récemment Yanis Mehah (17-1) en 2024.
Grâce à ces victoires, Sandy Messaoud est l’un des rares français à avoir remporté des ceintures internationales dans chacune des 4 fédérations majeures (WBA, WBC, WBO & IBF). Or, malgré avoir atteint le top 15 mondial, le breton est toujours dans l’ombre de ses homologues welters français et n’a jamais eu sa chance pour les deux titres majeurs que sont le championnat de France ou le championnat d’Europe.

Alors lorsque le nouveau champion d’Europe de la catégorie, Samuel Molina, un frappeur espagnol de 26 ans le solicite pour sa première défense de titre à la maison, Sandy Messaoud fonce sur l’occasion. Le contexte est évidemment ultra défavorable au français. Le combat a lieu en Espagne, à Malaga, chez Molina. Le champion est une star chez lui. Jusqu’à 10 000 supporters espagnols sont attendus sur place.
Mais Sandy Messaoud a l’habitude de boxer en milieu hostile. Il en a même fait une spécialité. Alors pour le titre de champion d’Europe, il est prêt à boxer n’importe où et n’importe qui. De plus, un accord de dernière minute est trouvé entre Punchtime TV et le diffuseur espagnol. Le combat ne devait pas être retransmis en France, ce sera finalement le cas. Sandy Messaoud va enfin avoir sur lui toute la lumière et l’attention qu’il mérite. Le public français est derrière lui.

Le combat.
Dès le début du combat, le champion espagnol est en difficulté. Sandy est gaucher, il est plus grand et a plus d’allonge. C’est en plus lui qui avance. Samuel Molina ne parvient pas à trouver sa distance. Les 5 premiers rounds sont clairement à l’avantage du français. Et ce ne sont pas les commentateurs espagnols qui diront le contraire.
Le 6ème round marque le réveil du champion en titre. Samuel Molina frappe fort et il touche sévèrement le français à plusieurs reprises. Il remporte nettement la reprise et vient redonner espoir aux milliers de supporters présents sur place, très silencieux jusque-là.
Les rounds qui s’en suivent sont plus serrés, mais l’allonge et le style de Sandy Messaoud continuent d’annihiler les offensives de l’espagnol. Ce dernier ne boxe que par intermittence.

À la fin du 10ème round, le français semble devant. Chose rare à l’étranger, les commentateurs espagnols eux-mêmes parlent d’un match nul, signe que le français fait forte impression. Mais surtout, signe que rien n’est encore fait. Mais Sandy est à l’extérieur. Il faut absolument remporter les deux derniers rounds et ne laisser aucun doute.
Mais Samuel Molina en a également conscience. S’il ne réagit pas, il pourrait perdre sa ceinture à domicile. Galvanisé par son public, l’espagnol redouble d’efforts lors des deux dernières reprises. Plus puissant que le français, les échanges les plus marquants semblent à l’avantage du champion, bien que Sandy continue à toucher son adversaire.

Au terme du combat, dans ce contexte, face au champion en titre et après les deux derniers rounds, le doute est permis côté français. Et en effet, à l’annonce des résultats, c’est bien l’espagnol qui est déclaré vainqueur à l’unanimité des juges (116-112 , 116-112 et 115-113). La décision fait débat mais Samuel Molina conserve son titre.